Texte d'Etienne. * * *
Afin de
bénéficier de l’appellation Beaufort
« chalet d’alpage »,
le lait, provenant d’un seul troupeau de
vaches de races tarine et abondance,
doit être transformé
directement après la traite, matin et soir, de
manière traditionnelle. |
alpage de bellachat col bathie Dans
la demi heure qui suit la traite, le lait est
transporté jusqu’au chalet dans la
« boule à lait », puis
versé dans
la cuve, ou « chaudron ». A la température de 33°C, le fromager va verser la présure dans le lait (emprésurage), ce qui va faire « cailler » le lait, en environ 30 minutes. La présure, élaborée par le fromager en faisant macérer des caillettes (petits bouts d'estomac de veau) dans la recuite (petit lait issu de la fabrication du sérac), a en effet le pouvoir de faire coaguler le lait. On obtient ainsi dans le chaudron comme une sorte de gros yaourt : le lait s’est solidifié sous l’action d’enzymes, principalement la chymosine, que contenaient les caillettes. C’est le caillé. La présure contient également toute une flore de bactéries lactiques, les ferments, indispensables à la fabrication et à l’affinage. |
Après la coagulation du lait,
à un certain degré de
durcissement, le fromager va découper le caillé
avec un instrument en forme de
lyre, le tranche-caillé : c’est
le décaillage. Cette
étape a pour but de séparer
l’eau de la
matière sèche du lait (protéines,
matière grasse..) : on obtient ainsi des
grains de caillé de la taille d’un grain de riz ou
de blé, et un liquide, le
petit-lait. |
le travail du fromager |
En toile de lin humide, un retournement
10-20
minutes après la sortie du chaudron, 1h30-2h
après, 5-6h après ; un
retournement en toile sèche 10h après…
Sans toile, la mise en forme,
tout à la fin du pressage, va donner sa forme
définitive au fromage. |